Cygne noir

Qu’est-ce qu’un cygne noir ? D’où vient cette expression ? Que signifie-t-elle appliquée au monde de la finance ? Nos explications sur cette théorie.

Cygne noir : un évènement hautement improbable

L’expression « cygne noir » existe depuis l’Antiquité. On la trouve dans des écrits de Juvenal : « rara avis in terris nigroque simillima cygno », ce qui signifie : « un oiseau rare dans nos contrées, comme un cygne noir ». À l’époque, la connaissance de ces volatils n’est pas avérée et cette expression signifiait l’impossibilité de l’existence d’une chose, durant toute la période où l’on ignorait l’existence de cygnes noirs. Au XVIIIème siècle, date à laquelle on fit la découverte en Australie des cygnes noirs, le terme a évolué pour désigner l’idée qu’une impossibilité théorisée pouvait ensuite être réfutée.

Aujourd’hui, un cygne noir désigne un évènement hors du commun, hautement improbable et qui a donc peu de chances de se réaliser. En théorie des probabilités, on appellera cela un « évènement rare ».

Le cygne noir : un biais cognitif

Si l’on n’observe que des cygnes blancs, on aura tendance à penser que tous les cygnes sont blancs. Or, on ne peut affirmer que tous les cygnes sont blancs que si l’on a pu observer la totalité des cygnes existants. Les informations incomplètes amènent à des conclusions hâtives et des idées fausses.

Les caractéristiques d’un cygne noir

Malgré son caractère peu probable et la surprise qu’il suscite quand il advient, un cygne noir est un évènement qui a des conséquences majeurs et qui, a posteriori, sera considéré comme évident (ou en tous les cas très probable).

Le fait que les « insights », les indices, les éléments qui auraient pu permettre de prévoir l’évènement étaient déjà présents sont à l’origine de cette rationalisation rétrospective.

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Cygne noir : une formule popularisée par l’essayiste Nassim Nicholas Taleb

On doit la popularisation de cette expression au financier et essayiste Nassim Nicholas Taleb qui dans son livre Le hasard sauvage d’abord, puis Le cygne noir applique la théorie du cygne noir au monde de la finance.

Le cygne noir en finance

Taleb a théorisé le cygne noir en finance. Il explique dans son livre éponyme que constater une évolution des marchés selon un mouvement donné ne permet pas d’affirmer que le marché se comportera toujours ainsi. La finance est influencé par des cygnes noirs, ces évènements peu probables mais qui, s’ils se réalisent, ont des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle, qui peuvent être soit positives, soit négatives.

Les différents exemples de cygnes noirs

Nassim Nicholas Taleb liste au sein de son ouvrage différents cygnes noirs parmi lesquels l’invention de la roue, la catastrophe de Pompéi, le krach de 1987 ou encore l’invention d’Internet.

Cygne noir : une théorie qui remet en question la courbe de Gauss

La place accordée par l’imprévisible par la théorie de Taleb remet en cause la courbe de Gauss selon laquelle les évènements économiques sont aléatoires et tendent à se rapprocher d’une moyenne. Pour Nassim Nicholas Taleb, au contraire, les fluctuations des marchés peuvent s’écarter de la moyenne. Il explique notamment que les bulles et les krachs reviennent à intervalles réguliers secouer les marchés financiers en raison de la sous-estimation de l’occurrence des évènements extrêmes due au fait que les acteurs basent leurs raisonnements sur la courbe de Gauss.

Investissement : limiter l’impact des cygnes noirs

On n’est jamais à l’abri d’un cygne noir, même si l’on connaît bien les entreprises, secteurs et zones géographiques dans lesquels on est investi. Pour limiter au maximum, les effets d’un cygne noir, rien ne vaut la diversification de ses avoirs.

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