Vous possédez un mauvais placement mais ne savez pas quoi faire pour y remédier ? Les conseils de Café de la Bourse pour évaluer la situation, savoir s’il convient ou non de se débarrasser de son placement financier et nos recommandations pour, à l’avenir, savoir éviter les mauvais placements.
Mauvais placement : quoi faire ? Nos explications en vidéo
Qu’est-ce qu’un mauvais placement ?
Un rendement qui laisse à désirer
Un mauvais placement, c’est le plus souvent un placement qui offre un rendement de plus en plus faible jusqu’à atteindre un taux anémique que vous ne pouvez tolérer. On pensera par exemple aux fonds euros au tournant des années 2000 qui ont affiché deux décennies de rendement décroissant, jusqu’à voir réduire la performance du placement comme peau de chagrin. Ainsi, en moyenne, le rendement du fonds euros affichait un rendement de 5,3 % en 2000 à 1,3 % en 2020. Cela peut aussi être le cas par exemple pour certaines parts de SCPI qui voient leur prix des parts refluer et les loyers versés diminuer en raison de facteurs conjoncturelle (crise du marché immobilier) mais aussi parfois structurels (mauvais emplacement, diversification peu probante, obsolescence des biens, etc.). Il peut également s’agir d’actions de sociétés qui ont vu leur cours dégringoler et ne remonteront pas (Alcaltel, Atos, Orpea ou Yahoo par exemple).
Un mauvais placement peut aussi afficher un rendement décevant dès sa souscription, même si l’on avait envisagé une performance bien plus attractive au moment de l’achat. Par exemple, cela peut être le cas d’un appartement difficile à (re)louer ou qui nécessite des frais de copropriété que l’on n’avait pas anticipés. Le rendement cible d’un fonds, par exemple en private equity, peut aussi s’avérer bien en-deçà de ce qui était prévu.
Un coût d’opportunité très élevé
Rappelons que pour juger de la bonne ou mauvaise performance d’un placement, vous devrez aussi prendre en compte le coût d’opportunité, c’est-à-dire l’immobilisation des fonds sur ce placement, alors même que ces derniers pourraient être investis sur un placement plus rémunérateur. Plus ce coût de renoncement à un investissement au profit d’un autre est important, plus ce placement pourra être considéré comme mauvais.
Attention tout de même à faire preuve d’un peu de recul et à comparer ce qui est comparable. On ne peut parler de coût d’opportunité en comparant le fonds euros d’une assurance vie à 3 % et un investissement sur l’indice Nasdaq 100 avec un objectif à 10 ans de rendement annualisé de 10 %. Vous devrez toujours comparer des placements similaires et présentant le même niveau de risque. Ainsi, on pourra plutôt juger qu’un fonds euros qui présente en 2023 un rendement de 2 % n’est pas un bon placement puisque le rendement moyen cette année-là s’élevait à 2,50 % et que les meilleurs fonds présentaient un rendement proche, voire au-delà des 3 %.
Une échéance qui ne convient plus
Mais un mauvais placement, c’est aussi un placement avec un horizon d’investissement qui ne convient pas ou ne convient plus. En effet, si vous aviez acheté un produit structuré avec une échéance à 8 ans maximum ou avez souscrit à un PEA dont les avantages fiscaux se font vraiment sentir au bout de la 5ème année d’ouverture, et qu’au bout de 2 ans vous devez sortir de manière imprévue une grosse somme d’argent (par exemple vous héritez d’un bien immobilier et devez payer une somme importante en droits de succession pour le conserver), les deux exemples évoqués ci-dessus seront alors de mauvais placements. Il vous faudra alors peut-être solder un ou plusieurs placements. Dans ce cas, faites bien attention à vous débarrasser du ou des placements qui affichent la plus mauvaise performance et/ou dont la sortie est la moins pénalisante financièrement.
Un placement qui n’est pas en adéquation avec ses objectifs
Vous pouvez aussi considérer qu’un mauvais placement est un placement trop risqué par rapport à votre profil de risque. Si vous avez souscrit à des small caps ou des actions de marchés émergents et que la volatilité et le risque qui y sont attachés vous empêchent de dormir la nuit et que vous surveillez les cours de vos titres tous les jours, peut-être serait-il bon pour votre tranquillité de les revendre ? Souvenez-vous qu’un mauvais placement, au-delà de la question de la performance ou de l’échéance, c’est aussi un placement qui ne correspond pas à ses attentes et objectifs, quels qu’ils soient. Et bien souvent, si l‘on a souscrit un placement qui ne nous convient pas, c’est parce qu’il n’a pas été compris ou que vous n’avez pas assez clairement identifié vos objectifs. Assurez-vous donc bien avant de souscrire à tout type de placement de bien en saisir le mécanisme, les tenants et les aboutissants, et cela est encore plus vrai pour les produits complexes comme les produits de Bourse à effet de levier tels que les warrants ou certificats Leverage mais aussi pour les produits structurés, les parts de SCPI, les parts de fonds, etc.
Que faire d’un mauvais placement ?
Vous possédez un mauvais placement et ne savez pas quoi faire ? Nos conseils pour assainir la situation.
Faut-il se débarrasser d’un mauvais placement ?
Dans la plupart des cas, il sera judicieux de se débarrasser d’un mauvais placement. Le dicton boursier « tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas perdu » est une formule qui peut mener à la catastrophe et dont il ne faut pas tenir compte. Préférez-lui celui-ci : « il vaut mieux se couper une main qu’un bras ». Il est possible et recommandé de se débarrasser d’un mauvais placement. Sachez en effet que pour tous les produits, même ceux avec des échéances longues du type SCPI ou produits structurés, il existe un marché secondaire proposé par l’émetteur du produit. Vous pouvez donc revendre vos parts ! Mais attention, il s’agit d’un marché généralement peu liquide et avec des décotes parfois importantes. C’est donc une option à n’utiliser que si c’est vraiment nécessaire. Toutefois, soulignons qu’il vaut parfois mieux sortir une bonne fois pour toutes d’un produit qui ne vous convient plus.
Faut-il conserver un mauvais placement ?
Avant de vous débarrasser purement et simplement d’un mauvais placement, il convient donc d’examiner la décote qu’implique sa revente sur le marché secondaire due au manque de liquidité, qui vous obligerait à baisser le prix de l’actif pour trouver preneur, ce qui peut vous conduire à enregistrer une moins-value substantielle.
Mais il conviendra aussi de vérifier que votre placement ne possède pas un intérêt fiscal qui pourrait compenser son mauvais rendement. Ainsi, une assurance-vie au rendement faiblard peut trouver un réel intérêt si elle a plus de 8 ans et vous permet donc de bénéficier d’un prélèvement forfaitaire libératoire de 7,5 % (+17,2 % de prélèvements sociaux tout de même) en cas de rachat partiel ou total ainsi que d’une franchise d’impôt sur 4 600 euros de bénéfices par an pour un célibataire et 9 200 euros pour un couple. Elle sera alors dans l’immédiat plus avantageuse qu’une assurance-vie au rendement un peu plus attractif mais sans antériorité et donc fiscalement moins avantageuse (car soumise à la flat tax de 30 %). L’arbitrage doit donc aussi se faire en fonction de votre horizon de placement. Attention tout de même, mieux vaut un placement taxé à 30 % qui rapporte beaucoup qu’un placement taxé à 24,7 % qui ne rapporte rien du tout. Tout est question de dosage. Si vous possédez un horizon d’investissement long et possédez peu de fonds sur l’ancien contrat qui ne vous satisfait pas, vous pouvez aussi effectuer tous les ans des rachats sur votre ancien contrat et les placer sur un nouveau en prenant garde à ne pas dépasser les plafonds d’abattement.
Attention aussi : à toujours vouloir suroptimiser la fiscalité de vos placements, c’est l’effet inverse qui pourrait se produire. Ainsi, l’imposition peut être particulièrement lourde lors de la revente de certains actifs. Par exemple, si vous envisagez de revendre un investissement locatif dont la valeur ne cesse de croître pour échapper à l’IFI (impôt sur la fortune immobilière), rappelez-vous que vous devrez payer un impôt sur les plus-values qui pourrait selon la situation s’avérer bien plus onéreux que le paiement de l’IFI pendant de nombreuses années. Dans ce cas, il pourra être plus judicieux de conserver votre investissement, au moins quelques temps.
Mauvais placement : quels paramètres prendre en compte avant de s’en débarrasser ?
Des solutions existent pour sortir d’un mauvais placement. Mais de nombreux paramètres doivent être pris en compte pour savoir s’il faut en sortir et de quelle façon. Ainsi, vous devrez prendre en compte
- le coût d’opportunité : est-ce que les fonds ainsi immobilisés représentent un réel manque à gagner, de combien ?
- la liquidité : quelle sera la décote si je voulais revendre mon placement sur le marché secondaire ?
- l’horizon d’investissement : vais-je conserver ce placement encore longtemps ?
- la fiscalité : est-ce que je bénéficie d’avantages fiscaux liés à la durée de détention du placement ? Si je revends, ce placement, quelles seraient les implications fiscales ?
Comment éviter les mauvais placements ?
Le meilleur moyen de ne pas être pris au piège avec un mauvais placement en portefeuille est encore de ne pas y souscrire en premier lieu. Il conviendra donc pour éviter cela de s’informer un peu plus à l’avenir sur les titres et produits que vous désirez acquérir. Apprenez à vous poser les bonnes questions avant d’acheter une valeur et soyez très méticuleux dans votre stock-picking. Vous devez aussi être très prudent dans la sélection de fonds ou d’ETF. En effet, la performance des ETF sur le CAC 40 peut sensiblement différer.
N’oubliez pas qu’un bon placement est aussi celui qui correspond à vos attentes et à votre profil d’investisseur. Posez-vous donc les bonnes questions, notamment au regard de votre profil de risque et de votre horizon d’investissement, et assurez-vous que le placement auquel vous vous apprêtez à souscrire est cohérent avec ces paramètres.
Pour devenir un investisseur heureux, posez-vous les bonnes questions : quel est mon horizon d’investissement ? Quel est mon degré d’aversion au risque ? Quel est mon objectif de rendement ? Quel univers d’investissement est fait pour moi ?, etc.
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