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Les dessous du métier de Directeur de la stratégie avec Ariel Bezalel de Jupiter AM

Les dessous du métier de Directeur de la stratégie avec Ariel Bezalel de Jupiter AM

Découvrez le parcours, l’expérience et le métier de Directeur de la stratégie au sein d’une société de gestion. Café de la Bourse vous invite à plonger dans l’univers de la finance de marché en interrogeant les hommes et les femmes qui y travaillent au quotidien.

Ce mois-ci, Ariel Bezalel, Directeur de la stratégie, Fixed Income chez Jupiter AM, revient pour nous sur son activité, ce qui l’a poussé à faire ce métier, le fait le plus marquant de sa carrière, son indicateur préféré et son sentiment de marché actuel.

Quelle fonction occupez-vous ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

Je suis Directeur de la stratégie, Fixed Income chez Jupiter AM. Je gère deux des plus grands fonds de Jupiter, le Jupiter Dynamic Bond Fund et le Jupiter Strategic Bond Fund, et j’ai supervisé l’expansion de nos capacités en matière de titres obligataires, offrant aux clients une gamme de fonds couvrant la dette des marchés émergents, les obligations High Yield et Investment Grade, la dette souveraine mondiale, les produits à rendement absolu et à revenu mensuel, ainsi que la version ESG récemment lancée de notre fonds Dynamic Bond. Au total, je supervise environ 14,5 milliards d’euros d’actifs sous gestion.

J’ai commencé chez Jupiter en 1997. J’ai toujours eu une passion pour les marchés financiers, l’histoire financière et la géopolitique. Pour moi, la gestion de fonds était le moyen idéal de m’adonner à ces passions tout en me construisant une carrière. J’aime aussi analyser les entreprises et mon travail me permet d’avoir accès aux cadres supérieurs de certaines grandes sociétés, ce qui est toujours fascinant. Les vingt dernières années environ ont été un voyage passionnant pour moi. J’ai géré des fonds alors que le monde vivait des événements assez sismiques, notamment la crise financière mondiale de 2007-2008, le Brexit et maintenant le conflit en Ukraine. Pour quelqu’un comme moi, qui veut toujours apprendre, je peux encore dire aujourd’hui, après avoir fait ce métier pendant deux décennies, que j’apprends quelque chose de nouveau chaque jour.

Quel est l’événement que vous considérez comme le plus marquant de votre carrière ?

Je dirais que c’est la crise financière mondiale (CFM) de 2007-2008. C’était une période effrayante, avec des banques centrales qui abaissaient les taux à des niveaux jamais vus dans l’histoire contemporaine, et pourtant le marché continuait à chuter. On a donc assisté à l’introduction de nombreuses politiques non conventionnelles. Un vieux dicton de Milton Friedman dit : « Rien n’est plus permanent qu’un programme gouvernemental temporaire. » Et c’est ce qui s’est passé – un grand nombre de ces mesures prises pendant cette période sont, de manière choquante, toujours d’actualité. Bien que nous ayons eu cette purge cathartique des actifs à risque en 2008-2009, nous avons l’impression d’avoir repoussé les problèmes depuis lors. La crise financière mondiale s’avérera être un grand marqueur dans l’histoire du monde et nous sommes susceptibles de voir un certain nombre de revers dans un futur relativement proche.

D’un point de vue personnel, alors que je n’étais qu’un homme-orchestre en 2007-2008 lorsque nous avons lancé le fonds Jupiter Strategic Bond, il est très gratifiant de diriger aujourd’hui une équipe performante de plus de 20 professionnels talentueux des titres à revenu fixe. C’est une réussite dont je suis très fier.

Quel est votre indicateur préféré et pourquoi ?

Ce que je surveille en permanence, c’est la forme de la courbe des taux américains. Lorsque la courbe de rendement s’accentue, vous savez que l’environnement économique est assez bon ; lorsqu’elle s’aplatit, vous savez qu’il est temps de commencer à vous inquiéter et c’est ce que nous voyons en ce moment ; elle s’aplatit et s’inverse en partie. L’histoire ne se répète pas mais elle rime, et vous voyez beaucoup de signaux que nous avons vus dans les cycles précédents réapparaître aujourd’hui, ce qui est inquiétant en termes de perspectives économiques pour les 12-18 prochains mois. Certes, le monde est plus complexe que jamais ; les banques centrales font tourner les assiettes dans le monde entier pour maintenir le spectacle, mais avec des niveaux d’endettement excessifs et une démographie qui s’aggrave, les politiciens et les banquiers centraux auront du pain sur la planche.

Quel est votre sentiment de marché actuel ?



Je regarde les banques centrales – en particulier dans des pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis où l’inflation leur échappe – et je pense qu’elles n’ont que de mauvais choix à faire. Pour contenir l’inflation, elles doivent relever les taux de manière agressive et si elles poursuivent dans cette voie, il sera difficile d’empêcher un fort ralentissement économique dans ces pays, et plus globalement dans le monde. Cette situation, à laquelle s’ajoute le fait que de plus en plus de personnes sont confrontées à la hausse des prix, crée un environnement économique difficile. Par ailleurs, lorsque vous investissez dans des actifs à risque, pour être vraiment à l’aise, vous devez vous assurer que les banques centrales sont vos amies, mais je ne suis pas sûr que ce soit le cas aujourd’hui. Avec le resserrement de la politique de la Fed et des autres banques, il semble que nous soyons prêts pour une période de volatilité prolongée.

Source des images : Freepik

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