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Les dessous du métier de Responsable de la gestion obligataire

Les dessous du métier de Responsable de la gestion obligataire

Découvrez le parcours, l’expérience et le métier de Responsable de la gestion obligataire dans une société de gestion. Café de la Bourse vous invite à plonger dans l’univers de la finance de marché en interrogeant les hommes et les femmes qui y travaillent au quotidien.

Ce mois-ci, Andrew Lake, Responsable de la gestion obligataire chez Mirabaud AM, revient pour nous sur son activité, ce qui l’a poussé à faire ce métier, le fait le plus marquant de sa carrière et son sentiment de marché actuel.

Andrew Lake, quelle fonction occupez-vous ? Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

En tant que responsable de la gestion obligataire chez Mirabaud AM, je supervise notre gamme de stratégies obligataires mondiales flexibles et à forte conviction, qui comprend des approches tout temps, telles que notre produit d’obligations stratégiques mondiales, et des offres plus ciblées, telles que la dette des marchés émergents et notre stratégie d’obligations climatiques mondiales, qui finance les leaders de l’industrie favorisant la transition climatique à l’échelle mondiale.

J’ai toujours été intéressé par la finance, ma famille étant impliquée dans ce secteur. Je me souviens qu’enfant, la Coupe du monde de 1982 m’a permis de goûter pour la première fois à l’«investissement». Ma famille vivait au Koweït et c’était la première fois que le pays se qualifiait pour la phase finale de la Coupe du monde. J’ai acheté une boîte de cartes de football avant le tournoi et, par chance, elle contenait la très convoitée carte du club du Koweït ! Comme il s’agissait d’une carte rare, j’ai pu la vendre à un très bon prix, ce qui m’a permis d’apprendre les rudiments du commerce et de financer ma collection de cartes pour le reste du tournoi.

En vieillissant, je suis passé de l’échange de cartes de football à celui d’instruments financiers réels, et les obligations sont apparus comme une solution naturelle dans le monde de l’investissement, compte tenu de mon intérêt pour l’économie et la finance.

Quel est l’événement que vous considérez comme le plus marquant de votre carrière ?

Il y en a eu beaucoup ! La crise financière russe de 1998, l’éclatement de la bulle Internet au début des années 2000, la crise financière mondiale de 2008, le Brexit en 2016, le Covid-19… Tous ces événements ont été importants à l’échelle mondiale et ont eu un impact sur les vies humaines, tant sur le plan personnel que professionnel. Chaque événement a nécessité une réponse spécifique, mais le point commun a été d’essayer de faire face à la volatilité et à l’incertitude avec calme, en vue d’atténuer les risques de baisse et d’éviter les pertes sur les fonds gérés.

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Quel est votre indicateur préféré et pourquoi ?

Je n’ai pas d’indicateur préféré en soi car les thèmes d’investissement et les facteurs d’influence du marché changent en permanence. Mais pour les titres à revenu fixe, l’inflation est désormais au centre des préoccupations, ce qui n’avait pas été le cas depuis de nombreuses années. Les obligations sont généralement plus sensibles aux indicateurs d’inflation et de croissance, compte tenu des deux moteurs de leur performance que sont le crédit et la duration.

Quel est votre sentiment de marché actuel ?



Un optimisme prudent ! Le resserrement des conditions financières va conduire à des données plus « molles », ce qui maintient la perspective de nouvelles réductions de taux en 2024. Du calendrier de celles-ci, en septembre ou en décembre, dépendra l’évolution de l’inflation. Nous restons prudents et attendons de voir si les données changent trop rapidement ; le chômage américain peut augmenter assez rapidement en fin de cycle, c’est pourquoi nous surveillons attentivement nos expositions au crédit. Néanmoins, les titres obligataires devraient bien se porter dans la plupart des catégories.

Au sein de l’équipe de Mirabaud Asset Management, nous pensons que le crédit de haute qualité reste attractif, le rendement global est bon et la nature défensive des sociétés de haute qualité devrait protéger les investisseurs en cas de ralentissement. C’est pourquoi nous ne sommes pas à la recherche de crédits CCC ou de crédits des marchés émergents, car le scénario de taux « plus hauts pour plus longtemps », combinée à l’absence de croissance économique vraiment forte, est préjudiciable aux perspectives de refinancement des CCC dotés d’une structure capitalistique importante.

Malgré une forte progression, nous continuons à observer une dynamique autour de ce que nous appelons les « dépenses d’évasion », qui sont un effet de reprise à long terme liée à la pandémie. Nous apprécions tous de nous faire plaisir ou de passer de bonnes vacances, et il semble que ce soit la dernière dépense à laquelle les gens restent attachés, malgré la dégradation du contexte économique et la hausse du coût de la vie. Dans le secteur de la consommation discrétionnaire par exemple, nous apprécions certains opérateurs de navires de croisière, qui disposent d’un solide carnet de commandes pour les 18 prochains mois et qui s’emploient activement à améliorer leurs performances en matière de développement durable et d’empreinte carbone.

Les marchés ne s’ennuient jamais, cependant, et des incertitudes importantes doivent être surmontées à l’aube du second semestre de l’année. Les élections françaises représenteront l’un des premiers grands tests pour les marchés à court terme.

Source des images : Freepik

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