Le Private Equity correspond à l’investissement dans les sociétés non cotées. Investir dans le Private Equity, c’est donc investir directement ou indirectement dans des sociétés qui ne se sont pas introduites en Bourse. Ces PME peuvent ouvrir leur capital à des investisseurs extérieurs pour financer leur développement. Si les risques sont souvent très élevés compte tenu de la nature même des actifs (petites sociétés, souvent en phase d’amorçage, encore peu matures, dont le business model n’a pas été forcément mis à l’épreuve de la réalité), les perspectives de gains le sont aussi. En effet, le private equity affiche un potentiel de rendement impressionnant. Selon France Invest, sur les 10 dernières années, la performance annualisée du private equity est de de 13,3 % (nette de frais de gestion). Tout l’enjeu est de sélectionner les entreprises les plus prometteuses, mais aussi de bien diversifier son investissement en private equity afin de réduire le risque tout en maximisant ses gains.
Vous souhaitez investir en private equity mais ne savez pas trop comment vous y prendre ? En effet, l’accès à ce segment peut être difficile pour un particulier, surtout si l’on prend en compte la nécessaire diversification à mettre en place et l’importance de la sélection des entreprises dans lesquelles investir. Découvrez 4 moyens à envisager pour investir en private equity quand on est un particulier.
Le Private Equity en direct pour les business angels
Le premier moyen d’investir en private equity qui vient à l’esprit, c’est vraisemblablement l’investissement en direct dans une société non cotée. C’est aussi la solution la moins facile à mettre en œuvre. D’abord, il faut connaître les entreprises qui ouvrent leur capital à des investisseurs privés et être en mesure de sélectionner des entreprises après une analyse fondamentale approfondie qui requiert des compétences rares, permettant d’évaluer les ratios financiers clés, le modèle économique, les perspectives d’évolution de la société dans son secteur, la pertinence du prix d’achat de la part au regard de ces éléments, etc. C’est donc un travail délicat de due diligence à mener, souvent inaccessible à l’investisseur particulier, à moins d’être un business angel éclairé.
Ensuite, l’investissement minimal est souvent de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Il est même fréquent que le ticket d’entrée atteigne plusieurs centaines de milliers d’euros. Et pour respecter les règles essentielles de diversification, il sera nécessaire d’investir non pas dans une entreprise mais une dizaine, ce qui peut vous amener à débourser plusieurs centaines de milliers d’euros, voire un million d’euros, une somme inenvisageable pour de nombreux investisseurs particuliers, surtout que pour une bonne diversification de votre patrimoine global, le private equity ne devrait pas représenter plus de 5 % à 10 % de votre patrimoine financier global.
L’investissement en direct dans une société non cotée nous paraît donc assez hasardeux pour un particulier, malgré un atout de taille : une réduction d’impôt sur le revenu (IR) de 18 % à 25 % du montant investi grâce à l’IR PME Madelin. Vous pourrez aussi bénéficier d’une exonération de l’impôt sur les plus-values au-delà de 5 ans de détention. Notez également que la revente des parts peut être très compliquée, le marché étant très illiquide.
Le Private Equity via des fonds FIP, FCPI, FCPR pour les investisseurs qui veulent défiscaliser
Autre solution, l’investissement dans des fonds labellisés de private equity. Plusieurs sortes existent : FIP, FCPI, FCPR. L’avantage de cette solution est que vous n’avez pas à sélectionner vous-même les entreprises puisqu’une équipe d’experts se charge pour vous de cette tâche colossale et qui requiert des compétences pointues. Si en théorie déléguer le stock-picking est une bonne idée, en pratique est-ce réellement le cas ? Pas sûr au regard des statistiques de performance de ces fonds, qui ne sont pas toujours au rendez-vous. De plus, le ticket d’entrée, même s’il est moins élevé qu’un investissement en direct, peut parfois être assez important, autour de 5 000 euros.
Restent les avantages fiscaux liés à ce type d’investissement : l’exonération de l’impôt sur les plus-values au-delà de 5 ans de détention et une réduction d’impôt de 18 % à 25 % du montant investi avec les FIP et FCPI. Vérifiez toutefois que les gains liés à la défiscalisation ne soient pas en partie gommés par les frais et que la performance soit au rendez-vous. Il est également fréquemment difficile de revendre ses parts et l’investissement doit donc être envisagé sur le long terme.
Le Private Equity via les supports en unités de compte pour les investisseurs en assurance vie et PER
Il est également possible d’investir en private equity via des fonds proposés par les supports en unités de compte des assurance-vie et PER. Ces fonds spécialisés en private equity, sont distribués par des acteurs reconnus et spécialisés dont les fonds diversifiés peuvent afficher de belles performances. Ce type de fonds peut sembler inaccessible en direct compte tenu du ticket d’entrée (autour de 100 000 euros pour les FPCI réservés aux investisseurs avertis) mais il est parfois possible d’investir dans ces fonds via les supports en unités de compte des meilleures assurance-vie et PER. De plus, l’assureur assure la liquidité de ce placement qu’il est possible de revendre à tout moment (attention, une pénalité de 5 % environ peut être appliquée par la société de gestion si revente avant les 5 ans).
Cette solution représente selon nous un moyen intéressant d’investir en private equity, d’autant que vous pourrez en plus bénéficier des avantages fiscaux de l’enveloppe sur laquelle vous détenez ces fonds (assurance-vie ou PER). Notez également que le private equity est une classe d’actifs de plus en plus proposée par les assureurs qui ont même l’obligation de faire figurer des fonds de private equity parmi leurs supports en unités de compte car cette classe d’actif est désormais obligatoire en gestion pilotée pour les contrats d’assurance-vie et le PER selon votre profil de risque et votre horizon d’investissement. Attention tout de même à choisir des fonds réputés avec un historique de performance solides, même si les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
Le Private Equity via des actions de sociétés cotées pour les investisseurs en Bourse
Enfin, il est possible de se positionner sur les actions de sociétés non cotées en achetant des actions en Bourse de sociétés qui investissent dans le non coté. Les sociétés de capital risque cotées en Bourse présentent des avantages à commencer par la liquidité de cette classe d’actifs, mais aussi le ticket d’entrée très abordable, de l’ordre de plusieurs dizaines ou centaines d’euros. De plus, les frais ne sont pas élevés, seuls les frais de courtage du boursier sont appliqués. Notez aussi que la fiscalité peut être avantageuse si les titres sont éligibles au PEA, ce qui permet de bénéficier d’une exonération de l’impôt sur les plus-values au-delà de 5 ans. Seuls les prélèvements sociaux sont dus. Bon à savoir : il est aussi possible aussi d’avoir recours à des ETF qui traquent la performance des actions de sociétés de Private Equity.
Hormis le risque intrinsèque du private equity, des inconvénients sont tout de même à relever. D’abord, le private equity est un actif traditionnellement décorrélé des marchés boursiers, ce qui n’est évidemment pas le cas pour les sociétés de capital risque. De plus, il est important de souligner qu’il ne s’agit pas d’un investissement dans des sociétés de private equity mais sur des sociétés qui elles-mêmes investissent en private equity et, à ce titre, il existe un écart de valorisation entre la valeur des titres et Actif Net Réévalué (ou ANR) qui correspond à la somme de toutes les valeurs des sociétés en portefeuille.
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