La monnaie scripturale : l’argent invisible qui fait vivre l’économie

La monnaie scripturale : l’argent invisible qui fait vivre l’économie

Lorsque l’on pense à l’argent, on pense généralement aux pièces de monnaies et aux billets de banque. Pourtant, dans notre quotidien, de nombreuses transactions s’effectue sans pièces ni billets. Paiement par carte bancaire, virement en ligne, prélèvement automatique… autant d’opérations qui reposent sur une forme d’argent totalement virtuelle.

Ce moyen de paiement, invisible mais indispensable, constitue aujourd’hui l’essentiel de la masse monétaire en circulation. Mais qu’est-ce que la monnaie scripturale ? Comment est-elle créée et utilisée ? Quels sont ses avantages et ses limites ? Et surtout, avec l’émergence des monnaies numériques de banque centrale (MNBC), pourrait-elle bientôt connaître une révolution majeure ?

Qu’est-ce que la monnaie scripturale ?

La monnaie scripturale est une forme de monnaie immatérielle, c’est-à-dire qu’elle n’existe que sous forme d’écritures comptables dans les livres des banques. Contrairement aux pièces et aux billets (monnaie fiduciaire), la monnaie scripturale ne circule pas physiquement mais transite via des virements, des chèques ou encore des paiements par carte bancaire. Concrètement, lorsqu’un salarié reçoit son salaire sur son compte bancaire, il ne touche pas directement des billets, mais son employeur effectue un virement, ce qui signifie qu’une somme est créditée sur son compte sous forme de monnaie scripturale.

De même, lorsqu’une personne paie ses courses par carte bancaire, l’argent ne passe pas physiquement de ses mains à celles du commerçant, mais il est simplement transféré d’un compte à un autre.

Aujourd’hui, la grande majorité des paiements et des transactions économiques s’effectuent avec de la monnaie scripturale, car elle est plus pratique et plus sécurisée que l’argent liquide.

Pour résumer, la monnaie scripturale correspond aux sommes d’argent que vous avez sur votre compte bancaire, sur votre compte titres en bourse ou sur votre compte d’épargne par exemple. Pour aller encore plus loin dans le raisonnement, même de l’argent sur un compte d’un site de pari comme la FDJ est considéré comme de la monnaie scripturale

Comment fonctionne la monnaie scripturale ?

La monnaie scripturale fonctionne comme un simple jeu d’écritures comptable sur les comptes bancaires et entre différentes banques. Lorsqu’une personne effectue un paiement par carte bancaire ou réalise un virement, la banque débite son compte et crédite celui du bénéficiaire. Aucun billet ne change de main, tout se fait par des inscriptions comptables dans le système informatique des banques. Ainsi, si vous achetez un téléphone à 500 € en payant par carte bancaire, votre banque enlève 500 € de votre compte et les ajoute à celui du vendeur. C’est un transfert de monnaie scripturale.

Contrairement aux pièces et aux billets qui sont fabriqués par la Banque centrale ou par la Monnaie de Paris, la monnaie scripturale est principalement créée par les banques commerciales (ex. BNP, Société Générale, Caisse d’épargne, etc.), lorsqu’elles accordent des prêts. Lorsqu’une banque commerciale accorde un crédit, elle ne prélève pas cet argent d’un coffre rempli de billets, elle crée simplement une nouvelle somme qu’elle inscrit sur le compte du client, et c’est ce qu’on appelle la création monétaire. Dans le modèle économique actuel, l’argent est créé par le crédit, et on parle alors parfois d’argent-dette.

Prenons un exemple pour mieux comprendre. Vous souhaitez acheter une voiture à 15 000 €, mais vous n’avez que 5 000 € d’économies. Vous demandez un prêt de 10 000 € à votre banque. Celle-ci ne va pas aller chercher cet argent ailleurs, elle va simplement inscrire +10 000 € sur votre compte bancaire. C’est à cet instant que la monnaie scripturale est créée ! Ensuite, quand vous remboursez le prêt, la somme que vous restituez est progressivement « détruite », car elle disparaît des comptes de la banque.

Pour avoir le droit de procéder ainsi, les banques doivent toutefois justifier d’une certaine liquidité pour être en mesure de palier aux possibles défauts de paiement. On peut ainsi considérer que la banque créée de l’argent avec un mécanisme proche de l’effet de levier.

Ainsi, la monnaie scripturale est principalement créée par les crédits bancaires et circule grâce aux paiements électroniques. Elle représente aujourd’hui plus de 90 % de la monnaie en circulation dans l’économie, bien loin des billets et des pièces que nous utilisons de moins en moins au quotidien.

Quels sont les avantages et inconvénients de la monnaie scripturale ?

La monnaie scripturale présente de nombreux avantages, ce qui explique son usage massif dans l’économie moderne. Tout d’abord, elle facilite et accélère les échanges, car grâce à elle, les paiements sont quasi-instantanés, que ce soit pour un achat en ligne, un virement bancaire ou un transfert international de fonds. Il suffit de quelques secondes pour envoyer de l’argent à une personne située à l’autre bout du monde, là où les espèces nécessiteraient un transport physique long et coûteux. De plus, la monnaie scripturale est pratique et sécurisée car il devient inutile de se déplacer avec de grosses sommes d’argent en liquide, les transactions s’effectuent en quelques clics via une carte bancaire ou une application mobile. Enfin, elle permet une meilleure traçabilité des flux financiers, ce qui facilite la gestion des comptes et limite les risques de vol ou de perte d’argent.

Cependant, la monnaie scripturale présente aussi des inconvénients. L’un des principaux inconvénients est le rapport parfois trop virtuel que nous entretenons avec l’argent. Contrairement aux espèces que l’on voit et que l’on touche, la monnaie scripturale n’existe que sous forme d’écritures comptables, ce qui peut nous pousser à moins bien gérer nos finances. Il est par exemple plus facile de dépenser sans compter et de se retrouver à découvert avec une carte bancaire plutôt qu’avec des billets en main. Un autre risque important est la fraude et le piratage avec des personnes mal intentionnées qui peuvent falsifier des transactions, usurper une identité bancaire ou encore pirater des comptes pour détourner de l’argent. Enfin, la monnaie scripturale dépend totalement du bon fonctionnement des systèmes informatiques et bancaires car en cas de panne, de bug ou de cyberattaque, il peut devenir impossible d’accéder à son argent, ce qui peut poser de sérieux problèmes.

Ainsi, bien que la monnaie scripturale soit aujourd’hui indispensable à l’économie, elle nécessite des précautions, tant pour éviter une gestion imprudente des finances personnelles que pour se protéger des risques liés à la cybersécurité.

Est-ce que les MNBC sont l’avenir de la monnaie scripturale ?

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Les monnaies numériques de Banque centrale (MNBC) pourraient bien transformer en profondeur la monnaie scripturale telle que nous la connaissons aujourd’hui. Contrairement à la monnaie scripturale traditionnelle, qui est créée et gérée par les banques commerciales, les MNBC seraient directement émises par la Banque centrale, garantissant ainsi une sécurité et une stabilité accrues. Concrètement, cela signifierait qu’au lieu de déposer leur argent sur un compte bancaire classique, les citoyens et les entreprises pourraient détenir des comptes directement auprès de la Banque centrale, réduisant ainsi leur dépendance aux banques privées.

L’un des principaux changements apportés par les MNBC serait une modernisation des paiements, car elles permettraient des transactions encore plus rapides et sécurisées, sans intermédiaire bancaire, et pourraient même être utilisées hors ligne grâce à des technologies spécifiques. Elles favoriseraient également l’inclusion financière, en donnant accès à une monnaie numérique aux personnes qui n’ont pas de compte bancaire mais possèdent un simple téléphone.

Cependant, cette révolution soulève aussi des questions. Si tout le monde pouvait déposer son argent directement auprès de la Banque centrale, cela pourrait fragiliser les banques commerciales, qui jouent un rôle clé dans le financement de l’économie en accordant des crédits. De plus, il faudra garantir un équilibre entre innovation et protection de la vie privée, car une monnaie entièrement numérique pourrait théoriquement permettre aux autorités de suivre toutes les transactions en temps réel.

En conclusion, les MNBC pourraient renforcer la monnaie scripturale en la rendant plus rapide, plus sûre et plus accessible, mais leur adoption nécessitera une réflexion approfondie sur leur impact économique et sociétal. Elles ne remplaceront probablement pas la monnaie scripturale actuelle du jour au lendemain, mais elles pourraient en modifier profondément le fonctionnement et le rôle dans notre quotidien.

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