À chaque tweet de Donald Trump sur le commerce international, les marchés frémissent. Droits de douane sur l’acier et l’aluminium, guerre commerciale avec la Chine, menaces sur l’automobile européenne… , autant de signes avant-coureurs du « Liberation Day » du 2 avril 2025, véritable cataclysme qui a redessiné les lignes de force, y compris à la Bourse de Paris. Certaines entreprises françaises ont profité de ces bouleversements pour se repositionner à l’échelle mondiale, tandis que d’autres ont été prises en étau entre tensions commerciales et hausses de coûts.
Dans cet article, nous vous proposons une analyse des entreprises françaises gagnantes et perdantes des droits de douanes de Trump, en croisant analyse fondamentale et analyse technique. Focus sur deux secteurs clés, la sidérurgie et l’automobile, et quatre valeurs cotées à la Bourse de Paris particulièrement exposées aux effets des décisions de l’administration Trump.
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Secteur perdant des droits de douane de Trump : l’automobile européenne
L’industrie automobile européenne figure parmi les grandes perdantes des mesures douanières mises en place par Donald Trump. En instaurant des droits de douane supplémentaires sur les véhicules importés et certaines pièces détachées, l’administration américaine a considérablement renchéri le coût des exportations européennes vers les États-Unis, un marché historiquement stratégique pour les constructeurs allemands et français.
Cette perte de compétitivité, conjuguée à une demande américaine moins dynamique et à la montée en puissance des acteurs asiatiques sur le segment électrique, a pesé lourdement sur les marges du secteur automobile. À cela s’ajoutent les incertitudes réglementaires et l’augmentation des coûts de production liés à la transition énergétique.
En l’absence d’un apaisement commercial ou d’un rééquilibrage rapide des parts de marché, cette pression pourrait se maintenir jusqu’à la fin 2025, prolongeant un cycle défavorable pour les valeurs automobiles européennes.
L’action Renault grand perdant de la politique protectionniste américaine ?
Le groupe Renault est un constructeur automobile français historique, présent à l’international à travers plusieurs marques, dont Renault, Dacia, Alpine, et une alliance stratégique avec Nissan.
En 2025, Renault affiche une profitabilité satisfaisante, soutenue par un repositionnement progressif vers les motorisations électriques, une réduction des coûts fixes, et une rationalisation de ses gammes. Malgré ces signaux encourageants, Renault reste vulnérable aux tensions géopolitiques, notamment à la politique commerciale menée par Donald Trump aux USA, qui limite l’accès du groupe à ce marché stratégique, déjà modeste en volume pour Renault. De plus, les incitations fiscales américaines en faveur des véhicules électriques produits localement (notamment via l’Inflation Reduction Act) désavantagent les constructeurs européens, dont les modèles sont majoritairement fabriqués hors du sol américain. Dans ce contexte, Renault peine à se positionner face à des concurrents locaux ou asiatiques ayant investi massivement dans des unités de production aux États-Unis.
D’un point de vue fondamental, la valorisation du titre Renault qui compose l’indice CAC 40 demeure attractive au regard des fondamentaux avec un PER (Price-Earnings Ratio) qui s’établit à 15,82, un niveau modéré comparé à la moyenne sectorielle qui oscille autour de 19 à 22 pour les grands constructeurs automobiles mondiaux. Cela suggère une décote relative de l’action Renault en Bourse qui pourrait intéresser les investisseurs à la recherche de valeurs cycliques en redressement.
Les revenus du groupe Renault devraient atteindre environ 52 milliards d’euros en 2025, portés par une dynamique commerciale robuste en Europe et en Amérique du Sud, ainsi que par une montée en puissance de l’électrification de la gamme, notamment via le succès du Scénic E-Tech et du Dacia Spring.
Analyse technique Renault avril 2025
Source : ProRealTime Web
Actuellement, le cours de l’action Renault subit une pression vendeuse marquée, passant sous un niveau de support technique clé à 43 €. La prochaine zone de soutien de l’action Renault se situe autour de 39 €, mais si ce seuil ne parvient pas à enrayer la baisse, un repli vers les 35 € est envisageable. Ce dernier niveau pourrait représenter une opportunité d’achat intéressante de l’action Renault pour les investisseurs anticipant un rebond technique, avec des objectifs potentiels situés à 40 €, voire 46 € en cas de retour de la confiance sur le titre Renault.
L’action STMicroelectronics grand perdant de la politique protectionniste US ?
STMicroelectronics est un groupe franco-italien spécialisé dans la conception et la fabrication de semi-conducteurs destinés à des marchés clés comme l’automobile, l’industrie, les télécommunications et les objets connectés.
En 2025, la situation financière de l’entreprise STMicroelectronics demeure saine, avec un bilan bien équilibré, peu endetté, et une capacité d’autofinancement solide. D’un point de vue fondamental, la valorisation boursière de l’action STMicroelectronics apparaît attractive avec un PER qui s’établit à 11,28, bien en dessous de la moyenne sectorielle, située autour de 33,86, ce qui laisse entrevoir une décote potentielle par rapport à ses concurrents. L’EBITDA ressort à 5,29, un niveau plus modeste comparé à la moyenne du secteur (25,19), mais cohérent avec une stratégie centrée sur des produits à forte valeur technologique mais à cycle de production maîtrisé.
Malgré ses solides fondamentaux, STMicroelectronics reste exposé aux conséquences indirectes de la politique commerciale menée par Donald Trump. Le durcissement des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, combiné à des restrictions sur les exportations de composants sensibles, a compliqué les chaînes d’approvisionnement mondiales dans lesquelles STMicroelectronics est fortement intégré. Bien que le groupe STMicroelectronics ne soit pas directement visé par les sanctions américaines, il subit les effets collatéraux des tensions, notamment une pression accrue sur les délais de livraison, des coûts logistiques en hausse et une incertitude persistante sur la demande chinoise, pourtant stratégique pour le secteur des semi-conducteurs. De surcroît, les politiques d’aide américaine à la relocalisation de la production (via le CHIPS Act) profitent davantage aux acteurs américains et asiatiques disposant d’infrastructures sur le sol américain.
Les revenus 2025 du groupe STMicroelectronics devraient atteindre environ 17,3 milliards de dollars, en légère progression par rapport à 2024, soutenus notamment par la demande en électronique de puissance et les partenariats stratégiques avec des acteurs de l’automobile et des data centers.
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Analyse technique STMicroelectronics avril 2025
Source : ProRealTime Web
Depuis la mi-juillet 2024, l’action STMicroelectronics évolue dans une tendance baissière marquée, sans réel signe de reprise. Après plusieurs tentatives infructueuses de franchissement de la résistance des 26 €, les cours de Bourse STMicroelectronics ont progressivement glissé jusqu’au support des 20 €, qui n’a finalement pas tenu face à la pression vendeuse. La situation technique reste préoccupante, et les prix de l’action STMicroelectronics semblent désormais se diriger vers le prochain niveau de support situé à proximité des 16 €, seuil critique qui pourrait déterminer la suite du mouvement sur le titre STMicroelectronics.
Secteur gagnant des droits de douane de Trump : l’industrie sidérurgique européenne
À la suite des mesures protectionnistes instaurées par Donald Trump, notamment la hausse des droits de douane sur l’acier et l’aluminium étrangers, l’industrie sidérurgique européenne a paradoxalement tiré son épingle du jeu. En réduisant la compétitivité des exportateurs asiatiques et sud-américains d’acier et d’aluminium sur le marché américain, ces barrières tarifaires ont permis de dérouter une partie des flux mondiaux initialement destinés aux États-Unis vers l’Europe, où la demande domestique s’est maintenue à un niveau relativement stable.
Cette reconfiguration des chaînes d’approvisionnement a permis aux sidérurgistes européens de bénéficier d’un surcroît de commandes, à la fois sur leur propre sol et auprès de partenaires tiers en quête de fournisseurs plus fiables.
Cette dynamique, soutenue par des politiques industrielles européennes et une transition verte favorisant l’acier décarboné, pourrait perdurer jusqu’à la fin de l’année 2025, tant que les mesures américaines restent en vigueur et que la capacité d’adaptation des concurrents asiatiques demeure bridée par des contraintes logistiques et réglementaires.
L’action ArcelorMittal : gagnant de la politique protectionniste américaine ?
ArcelorMittal est le plus grand producteur d’acier au monde, intégré verticalement de la mine à l’aciérie, et présent dans plus de 60 pays.
En 2025, le groupe ArcelorMittal affiche une situation financière saine, soutenue par une demande mondiale relativement stable et une maîtrise des coûts dans un environnement encore inflationniste. La stratégie commerciale menée par Donald Trump, notamment les droits de douane sur l’acier importé, a eu pour effet indirect de renforcer la position d’ArcelorMittal sur le marché nord-américain. Grâce à ses capacités de production locales, notamment aux États-Unis et au Canada, le groupe ArcelorMittal a pu bénéficier de prix de vente plus élevés sur le territoire américain, tout en étant protégé de la concurrence étrangère pénalisée par ces barrières tarifaires. En capitalisant sur cette dynamique protectionniste, l’entreprise ArcelorMittal a également accéléré ses investissements sur le sol américain, consolidant ainsi un ancrage stratégique à long terme dans un marché historiquement porteur.
D’un point de vue fondamental, la valorisation du titre ArcelorMittal en Bourse apparaît attractive car le PER s’établit à 15,95, un niveau nettement inférieur à la moyenne du secteur, estimée à 72,44, ce qui suggère une potentielle décote injustifiée par rapport aux performances réelles du groupe ArcelorMittal. Par ailleurs, le ratio valeur d’entreprise sur EBITDA est estimé à 4,50, un niveau compétitif dans un secteur où la moyenne tourne autour de 7,41.
Les revenus d’ArcelorMittal pour l’exercice 2025 devraient avoisiner les 68 milliards de dollars, soutenus par une hausse des prix de l’acier sur certains marchés stratégiques et une meilleure répartition géographique de ses activités, notamment en Inde et en Amérique du Nord.
Analyse technique ArcelorMittal avril 2025
Source : ProRealTime Web
Si l’action ArcelorMittal a indéniablement profité des retombées positives de la politique protectionniste de Donald Trump, notamment via ses implantations industrielles en Amérique du Nord, l’action ArcelorMittal n’a pas été épargnée par la vague de panique qui secoue les marchés financiers mondiaux ces derniers jours.
Le titre ArcelorMittal est actuellement en train de se replier vers un niveau de support technique clé à 20 € qui constituerait alors une zone critique à surveiller. Un rebond sur ce niveau pourrait ouvrir la voie à un retour de la confiance des investisseurs sur l’action ArcelorMittal. En effet, bien que les fondamentaux demeurent solides pour le titre ArcelorMittal, le court terme reste dicté par la nervosité ambiante des marchés financiers, invitant à une gestion rigoureuse du risque.
L’action Vallourec : gagnant de la politique protectionniste US ?
Vallourec est un acteur industriel français spécialisé dans la production de tubes en acier sans soudure, principalement destinés aux marchés du pétrole, du gaz, de l’énergie et de l’industrie.
Vallourec bénéficie de manière indirecte des orientations protectionnistes de Donald Trump. En effet, les droits de douane instaurés sur l’acier étranger ont limité l’accès de certains concurrents asiatiques au marché américain, renforçant la position de fournisseurs déjà implantés localement. Or, Vallourec dispose d’une capacité de production significative aux États-Unis, notamment à travers ses usines au Texas, ce qui lui permet de contourner les barrières tarifaires et de répondre directement à la demande du secteur énergétique américain, particulièrement celle liée au forage pétrolier et gazier. Cette situation confère au groupe Vallourec un avantage compétitif sur le sol américain, lui permettant de capter davantage de parts de marché tout en bénéficiant de prix de vente plus favorables.
Du point de vue de l’analyse fondamentale, le ratio cours/bénéfice (PER) de 7,93 reste très inférieur à la moyenne sectorielle estimée à 72,44, signalant une potentielle sous-valorisation de l’action Vallourec en Bourse. De même, l’EBITDA s’établit à seulement 3,17, contre une moyenne de 7,41 pour l’industrie, traduisant une bonne efficacité opérationnelle.
Les revenus de l’année 2025 de Vallourec devraient atteindre près de 5,3 milliards d’euros, soutenus par une reprise des investissements dans les infrastructures énergétiques, notamment en Europe et au Moyen-Orient.
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Analyse technique Vallourec avril 2025
Source : ProRealTime Web
Si Vallourec a indéniablement profité d’une dynamique haussière depuis l’élection de Donald Trump, portée par les perspectives favorables du secteur énergétique et les arbitrages géopolitiques, le titre Vallourec n’échappe pas ces derniers jours à la correction généralisée qui affecte actuellement l’ensemble des marchés boursiers mondiaux.
Le cours de l’action Vallourec évolue désormais autour d’un niveau de support technique majeur situé à 15 €, un seuil clé qui pourrait représenter une opportunité d’achat pour les investisseurs à moyen terme. En cas de rebond sur ce support clé, les objectifs techniques pour l’action Vallourec se situent à 16,50 €, puis potentiellement à 18 €, niveau sur lequel le titre Vallourec avait consolidé précédemment.
Toutefois, il convient de rester prudent car une cassure franche du support des 15 € pourrait entraîner un repli vers la zone des 13 €, correspondant à un précédent creux technique pour l’action Vallourec. En résumé, la récente baisse de l’action Vallourec en Bourse semble davantage refléter un mouvement de panique global sur les marchés financiers qu’un retournement structurel des fondamentaux du groupe, qui demeurent solides.
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